C’est à l’entrée de l’église qu’une présentation de Châteldon est proposée au groupe. Elle commence par sa situation, entre les contreforts des Bois Noirs à l’Est, et la Dore à l’Ouest, et son site, à la confluence de deux ruisseaux, le Chasserelle et le Vauziron.
Châteldon au Moyen-Age
Châteldon, (dont le nom viendrait de Castrum Odonis devenu Chatel Odon) s’est développé au Moyen-Age au pied d’un château-fort situé au sommet d’une pente abrupte. Et c’est aux XIIIe et XIVe siècles que le bourg connut son « âge d’or » grâce à la prospérité de son commerce et de son artisanat dominé par la tannerie et la coutellerie. Les seigneurs de la famille Aycelin de Montaigut accompagnèrent cet essor au XIVe siècle en construisant une nouvelle enceinte tout en obtenant du roi l’établissement d’un marché hebdomadaire.
Mais la Peste Noire de 1348, qui décime Châteldon, provoque le départ des couteliers à Thiers, et des tanneurs à Maringues. C’est un rude déclin pour la petite ville qui reprendra quelques couleurs après la Guerre de Cent Ans : en témoignent l’agrandissement de l’église Saint-Sulpice, la construction de maisons à pans de bois, tandis que la rue des Boucheries devient le coeur de la vie commerçante, et que s’établit une communauté de moines Cordeliers.
Du XVIIe au XXIe siècle
Au XVIIe siècle, la vigne se développe sur les côteaux : le vin sera la principale ressource de Châteldon jusqu’à la crise du phylloxera (fin du XIXe siècle).
Au XIXe siècle, la physionomie du village change : les fortifications sont détruites, des rues larges sont ouvertes. On tente de développer le thermalisme , mais c’est un échec en raison de la trop grande proximité de Vichy.
Le bourg s’assoupit : sa population, qui comptait 2000 habitants au début du XXe siècle, n’en compte plus que 772.
Aujourd’hui, le nom de Châteldon reste attaché à des bulles et à une cravate blanche :
– les bulles de son eau minérale, réputée depuis le règne de Louis XIV qui la buvait à sa table. Actuellement, la production reste limitée à 1 million de cols par an.
– la cravate blanche que portait Pierre Laval : né à Châteldon en 1883, ce fils d’aubergiste connut une brillante ascension sociale qui, de sa carrière d’avocat, le conduisit à exercer les plus hautes fonctions politiques sous la IIIe République. Devenu le principal ministre de Pétain dans le gouvernement de Vichy, sous l’Occupation, il mena une politique de collaboration avec l’Etat nazi qui le conduisit à participer à l’effort de guerre de l’Allemagne et à la déportation des Juifs. Jugé pour haute trahison à la Libération, il fut condamné à mort et fusillé.
Il avait fait en 1931 l’acquisition du château de Châteldon d’où il se rendait quotidiennement à Vichy entre 1942 et 1944. Propriété de la Fondation de Chambrun créée par la fille et le gendre de Laval, il est fermé au public.
Visite de Châteldon
Guidée par les circuits proposés par un dépliant, la visite est libre. Sont indiquées au groupe les constructions dignes d’intérêt :
– le château des XIIe-XVe siècles, bien visible depuis un point de vue situé sur la route de Puy Guillaume : il domine de façon imposante le bourg et la vallée. Son enceinte, polygonale, voit ses angles flanqués de tours circulaires ; abritant un logis rectangulaire de 3 niveaux, on y accède par un donjon-porte carré couronné de faux machicoulis. Sa construction remonte probablement au début du XIIe siècle, mais il fut réédifié à partir de 1489 puis partiellement détruit et reconstruit au milieu du XIXe siècle. Il connut plus de 38 propriétaires différents parmi lesquels, à part les Aycelin de Montaigut, un condottiere espagnol, Rodrigue de Villandrado, connu pour avoir été l’un des chefs de bandes routières, dites des Ecorcheurs, qui ravagèrent l’Auvergne sous Charles VII, et aussi pour avoir repoussé une attaque anglaise du château pendant la Guerre de Cent Ans.
– les maisons à colombages : la maison Sergentale (rue des Boucheries), l’ancienne pharmacie (place Jean Jaurès).
– le Beffroi ou Tour de l’Horloge, intégré autrefois à l’enceinte primitive du XIIIe siècle : c’était alors la porte donnant accès à la basse cour du château.
– les maisons vigneronnes à balcons de bois (rue de l’Aire).
– l’église Saint-Sulpice des XIIe et XVe siècles avec, près de l’entrée Nord, une Crucifixion attribuée à l’école italienne du XVIe siècle.
Compte-rendu de F. Robert ; Photos de F. Burg, F. Chommy et P. Terras
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