L'ancien prieuré de Ris (photo F. Chommy. Grahlf)
L’ancien prieuré de Ris (photo F.Chommy. Grahlf)

Estivales 2021 – Ris

Situé au Nord-Est du Puy-de-Dôme, Ris s’étend sur 15,8 km2, ses 773 habitants se nomment les Rissois et les Rissoises.

Le bourg

Ris bénéficie d’une situation propice au confluent de la Dore et de l’Allier, au carrefour de la route Lyon-Saintes et Vichy-Thiers. C’était un port. C’est cette situation qui amena l’installation d’une villa gallo-romaine : Misiaco ou Nimsiacus. Cette villa devint un petit prieuré en 952 : il appartenait à Amblard de Thiers, archevêque de Lyon. En 978, celui-ci fit don de la villa et de ses propriétés à l’abbaye de Cluny pour bâtir un monastère. Les moines édifièrent d’abord une chapelle puis une église abbatiale et paroissiale. Le bourg se développe alors sur 13 ha autour du prieuré. C’était aussi une halte pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Ris tirait sa richesse du port qui permettait d’exporter vin (savoir-faire des moines de Cluny), blé, charbon, chanvre et bois vers Paris. Mais aussi des droits de leyde (foires) et, plus tard, d’un pont (1344).

Dans la période la plus florissante, le prieuré comportait 5 tours, l’abbé avait 50 archers. Et, 5 prieurés et 9 cures étaient sous sa dépendance.

Ris a eu 3 enceintes successives aux XIVe, XVe et XVIe siècles avec 22 tours.

Ris : la grande tour Sud de l’ancienne basse-cour du prieuré. (photo Paule Terras-Grahlf).

 

De 1630 à 1740, Ris faisait partie du Bourbonnais, puis est revenue à l’Auvergne. Elle a été dépôt de sel, denrée générant un trafic important car 6 fois plus chère en Bourbonnais qu’en Auvergne.

Le tour du village, sous la houlette de Mme Vin, nous permet de voir différents vestiges de ce passé: parties du rempart, maisons du XVe et du XVIe siècles, et nous montre l’importance géographique et historique de la ville dont le déclin s’amorça à la suite de la crise du phylloxéra et de l’arrivée du chemin de fer. En 1881, il y eut pour la première fois un train en gare de Ris-Chateldon…

 

 

 

 

 

 

L’église Sainte-Croix

Cette église a répondu à différents vocables : Saint-Pierre et Saint-Benoît, Saint-Barthélémy et Sainte Agathe. Elle fut élevée par les moines de Cluny à la suite de la donation d’Amblard de Thiers de la villa gallo-romaine de Nimsiacus en 978.
Les étapes de la construction se sont déroulées du Xe au XVIe siècle. Considérée comme la « grand-mère » des églises romanes d’Auvergne, elle est inscrite depuis 1926 à l’Inventaire ; elle est classée depuis 1997 au titre des Monuments Historiques.

 

Ris. Eglise Ste Croix. Portail d’entrée et ancienne aumônerie.
(Photo Francine Chommy. Grahlf)

 

A l’extérieur
Sur le côté Sud, subsistent des vestiges du cloître et de la chapelle du XVIe siècle. L’abside, dont les premiers travaux datent du Xe siècle, a été rebâtie au XIIe siècle puis surélevée au XIVe siècle d’une tour de défense rasée par la suite. Elle est décorée par les cordons à billettes au dessus de trois ouvertures verticales.
Le clocher du XIe siècle a été vidé de ses cloches et incendié à la Révolution, et son écroulement a détruit le croisillon Nord. Ce clocher a été remplacé au XIXe siècle par celui qu’on peut voir sur le quart de la nef près du narthex.
Au dessus de la porte d’entrée, on peut voir une Vierge à l’Enfant de l’Ecole Bourguignonne du XVe siècle.

 

 

 

A l’intérieur
Le narthex est surmonté d’une tribune-clocher qui s’ouvrait sur la nef par une triple arcature inscrite sous un grand arc (ouverture détruite pour construire le clocher actuel). Tribune où officiait le curé de la paroisse..
Les bas-côtés sont hauts et étroits, voûtés en demi-berceau.

 

Ris. Eglise Ste-Croix : la nef et le choeur vus depuis le narthex (photo Paule Terras. Grahlf)

La nef est couverte d’une voûte étroite et haute (4 fois plus haute que large) bâtie en berceau de plein cintre et soutenue par des arcs doubleaux de plein cintre, reposant sur des piliers adossés aux murs. Les ouvertures sont très hautes et importantes, donnant directement sur l’extérieur, d’où l’éclairage exceptionnel de la nef. Les murs sont épais de 1,10 à 1,50 mètre à la base, et les piliers sont de forte section en forme de croix. Il y a des passages latéraux très étroits entre les bas-côtés et le transept.
On note la présence, étonnante pour l’époque, à la base des grands côtés de la nef, d’ouvertures importantes en arc ogival ou légèrement brisé.

Ris. Eglise Ste-Croix : peinture représentant le martyre de Sainte-Agathe (photo Francine Chommy. Grahlf)

 

 

 

 

 

 

Un riche programme iconographique, ensemble de peintures datant
en majorité du XV e siècle se déroule sur les piliers, du porche à la nef.

 

 

 

 

 

Compte-rendu Colette Omerin
Photos : Francine Chommy, Paule Terras

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