Après le pique-nique partagé à Olmet sous le préau mis à la disposition de l’association par la Mairie d’Olmet, l’après-midi du 17 juillet était consacrée à la visite de château de La Barge.
Le château de la Barge
Le groupe pénètre dans une avant-cour bordée par les bâtiments d’une vieille ferme remaniée au XVIIIe siècle où il est accueilli par la propriétaire des lieux, Madame de Montmorin. De là, il se divise en deux sous-groupes : l’un visitera la chapelle tandis que l’autre déambulera dans les jardins à l’aide d’un plan détaillé remis par Mme de Montmorin.
Le château est cité depuis le XIIe siècle. Construit à proximité d’un gué sur la Dore, le domaine de la Barge porte le nom de son affectation première. Les voyageurs ou les riverains trouvaient à cet endroit des barges ou barques qui leur permettaient de passer l’eau, l’endroit étant surveillé et gardé par le château. Une partie de l’enceinte a été adaptée à d’autres usages, et l’établissement de la cour d’honneur a nécessité le remblayage des douves à l’Ouest. Le pont-levis, devenu inutile, a été supprimé et l’édifice lui-même a reçu de nombreuses modifications jusqu’au XVIIIe siècle. Le château est une construction rectangulaire entourée de douves et flanquée de quatre tours d’angle. La bâtisse s’habille sur trois côtés d’une terrasse à hauteur du premier étage, portée par une colonnade et des arcades. La terrasse conduit à une chapelle. Quelques dégâts eurent lieu à la Révolution et seule la grille du jardin fut retrouvée et remise en place. Malgré les siècles, les façades conservent une unité de style.
Le centre du château loge un imposant escalier Renaissance à double révolution. Jusqu’au XVIIIe siècle, on vivait surtout à l’étage, les pièces du bas étant restées utilitaires : cuisines, salle des gardes. La salle des archives date de la fin du XVIe siècle. Toutefois, le château est encore habité et l’agencement des pièces ne permet pas de privatiser une partie pour en ouvrir l’autre à la visite : l’intérieur n’est donc pas visitable.
Le jardin est composé de plusieurs parties. Dans la cour d’honneur délimitée par l’assise féodale du château, quatre pelouses.
Au chevet de la chapelle, un petit jardin de buis fleuri. Dans l’axe du château, la grande surface terrassée et rectangulaire d’un jardin ayant vue sur la rivière : le jardin-aux-bassins. Le jardin était au début du XVIIIe dans l’esprit de la Quintinie pour sa partie potagère et fruitière et dans l’esprit de Le Nôtre pour la partie décorative. Actuellement, le jardin-aux-bassins est presque entièrement engazonné : deux hauteurs de coupes d’herbe séparent allées et parties destinées à la culture.
Au fond de ce jardin, deux pavillons, aux toits en dôme, dont l’un a gardé des traces de sa décoration de fleurs et de fruits encadrés de colonnes de marbre rose.
Le tympan de la porte d’entrée (de la chapelle) porte un blason accompagné d’une crosse d’abbé, souvenir d’Etienne de La Barge, et d’autres motifs d’une sculpture très fine. La chapelle est de style gothique, les clés de voûte portent des armoiries doubles représentatives des mariages familiaux du XVIe au XIXe siècle. On peut y lire la succession des familles qui ont possédé le château : La Barge, Montgon, Sublet d’Heudicourt et Montmorin. On doit la chapelle à deux frères, Etienne et François de La Barge. Commencée en 1569, la construction s’est étalée dans le temps à cause des guerres de religion. Les deux frères, proches du pouvoir, ont souhaité une chapelle mémorielle pour mettre en valeur leur famille. Les cinq fenêtres sculptées abritent une suite remarquable de vitraux du XVIe siècle, qui sont la pièce maitresse du domaine : scènes de l’enfance du Christ, crucifixion, vie de la Vierge et le martyre de Sainte Catherine d’Alexandrie. En bas de chaque scène, dix portraits légendés sur trois générations de la famille de la Barge. Ces vitraux ont fait l’objet d’un article très détaillé dans les dernières Chroniques. D’ailleurs, la rédactrice de cet article, Soline Morihan, nous a fait visiter la chapelle. Ces vitraux illustrent un procédé très courant dans la conception des vitraux au XVIe siècle : la copie d’invention. C’est-à-dire que pour dessiner les vitraux, les artisans s’inspirent d’un corpus de gravure préexistant. Autre que ces vitraux, il y a un autel peint en imitation marbre ajouté au XVIIIe, et les murs ont été repeints à la fin du XIXe siècle pour imiter des tapisseries aux armes des Montmorin.
Compte-rendu : Erwann Rolhion
Photos F. Burg et F. Robert
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