Le GRAHLF propose à ses adhérents la visite du Château de Domaize, domaine privé, et du moulin de la Recoule.
Le Château de Domaize
(visite commentée par M. Drouot)
Le propriétaire qui, depuis 40 ans restaure le château, nous en a ouvert les portes. Nous l’en remercions.
Ce château d’époque Renaissance a été fortement remanié, notamment dans la partie centrale au xviie siècle (galerie rajoutée).
Le terrain environnant se présente à un niveau bien supérieur qu’à l’origine : cela explique pourquoi l’entrée apparaît particulièrement basse.
Dans la grande pièce Nord (localisée dans les fondements de la « grosse » tour), M. Drouot, qui nous renvoie au n° 21 des Chroniques (article Le château, la terre et la seigneurie de Domaize, par Charles Micolon de Guérines), nous présente l’historique du château :
« La première mention connue de la terre de Domaize remonte à 1238, année où Étienne de Meymont vend la seigneurie de Meymont au comte de Forez, tout en réservant quelques biens qu’il conserve à son usage, et Domaize qui appartient à son frère Robert. Comment expliquer que Domaize relève de Montboissier quelques décennies plus tard ? La mesure même de Domaize est celle de Montboissier. Domaize serait-il advenu aux Meymont à la suite des prêts importants que ceux-ci consentirent au XIIe siècle aux Montboissier, prêts peut-être non remboursés au moins pour partie et ayant fait objet à transaction ? Domaize est assez important, dite notamment en 1591, fief franc en haute, moyenne et basse justice, château et maison avec fossés, pont-levis, basse-cour et autres fortifications.
Antérieurement et encore en 1474, le château pouvait se limiter à une tour-donjon, une aula et diverses annexes, puisque Isabelle de Rochebaron, en cas de veuvage de Guillaume de Domaize, devait recevoir dix livres de gain de survie et au cas où elle ne souhaiterait pas cohabiter avec les héritiers de son mari, la jouissance de la grosse tour de Domaize avec son chauffage, ainsi que celle d’un jardin et d’un pré.
Les Uffan, très ancienne famille de chevalerie, posséda Domaize aux XIVe et XVe siècles, parallèlement à d’autres biens vers Thiers, à Lezoux (le tombeau familial est dans l’église du lieu), et jusqu’en Bourbonnais à Chamillat et Creuzier le Vieux. La dernière héritière épousa un bâtard de Montboissier qui prit le nom de Domaize, et à son tour une dernière héritière transmit postérieurement Domaize aux Lodan.
Plusieurs propriétaires devaient ensuite se succéder, apportant de notables embellissements au goût du jour : en 1711 la demeure est richement meublée. On y remarque de belles tapisseries. D’autres transformations devaient encore intervenir en 1777, et des jardins à la française sont attestés par le plan terrier de 1784.
En 1793, ce sont des transformations d’un autre genre : on fait disparaître les signes nobiliaires, on détruit le relief des blasons figurant sur diverses pierres, les portraits de famille sont mis à la garde du curé du lieu avec obligation de faire effacer tout signe de noblesse ».
La salle des blasons des seigneurs de Domaize présente une succession de blasons entourés d’une cordelière et d’une palme.
Les extérieurs du château (commentaires de Christophe Gathier)
Le parc et le verger sont aujourd’hui dédiés à l’élevage. Le verger, familial, avait été restructuré au xixe siècle (pommiers Canada), tandis que de l’autre côté de la route, se trouvait un jardin à la française avec des fruitiers et des basses tiges. D’après l’inventaire de 1794, le verger comptait 2 amandiers, 347 espaliers, des abricotiers, des pêchers et des arbres en pépinière. Il apparaît que cette collection végétale, signe de savoir-vivre, de notoriété, était entretenue par des personnes compétentes.
En 1808, les Pénautier, les propriétaires, vendent de nombreux arbres pour 30 000 francs, et, en 1809, le fermier est dans l’obligation de reconstituer le patrimoine arboré.
Au XIXe siècle, le domaine couvre 267 ha avec une ferme attenant au château et six autres domaines dépendant du château comme Lacour. A partir de 1849, Amédée comte de Pénautier (maire de Domaize, conseiller général …) reprend l’exploitation directe des fermes ; il a essayé de monter une ferme-école avec pratique du chaulage, prairies en trèfle, irrigation, mais nous ignorons si elle a vu le jour malgré un rapport d’expertise favorable. Le gendre d’Amédée prend la suite en 1863 ; sa veuve vend les biens en 1880 et le domaine se morcelle.
L’église Saint-Loup. Brève visite de cette église dont le principal intérêt réside dans la présence, derrière l’autel, d’une Descente de la Croix de Rubens (copie !)
Le moulin de Recoule
(commentaire de Christophe Gathier).
La 1ère citation d’un moulin placé sur le ruisseau de Mende, aux limites des terres de Domaize, remonte à 1442.
En 1781, il y a 5 moulins à la Recoule dont 1 moulin à huile situé un peu plus haut que celui où nous nous trouvons. Ce dernier, moulin farinier, porte la date de 1893 inscrite sur un mur : date qui en situe la construction 40 ans environ après celle du pont voisin (1858-59). Il avait été transformé en moulin à scie avant la 2e Guerre mondiale, puis, abandonné, sa faitière s’était effondrée en 2004-2005.
La municipalité en a fait l’acquisition par une procédure d’échange et sa restauration est en cours. La couverture a été posée en 2012, puis le solivage a été effectué, et en novembre 2013, une nouvelle roue en bois a été installée après la rénovation du bief. Elle fonctionne parfaitement comme le montre sa mise en eau par Christophe.
Compte-rendu Françoise Robert, Lucien Drouot
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