Issandolanges, château médiéval (photo P. Terras - Grahlf)
Issandolanges, château médiéval (photo P. Terras – Grahlf)

Estivales 2012 – Issandolanges, Novacelles, Clavelier

35 participants.

Repas tiré du sac dans la salle des fêtes de Novacelles mise gracieusement à notre disposition.
Visite guidée par Jean Chautard.

Dans les vertes collines du Livradois : Issandolanges

La magistrale présentation de Jean Chautard nous a permis de situer cette seigneurie livradoise dans l’Histoire, grâce à une centaine de documents.

En 1182 Maurice d’Issandolanges est chanoine au Puy.

En 1280 la seigneurie est vendue à Guillaume d’Auvergne. Plus précis encore, le registre de levée de taille de 1350 ordonné par la reine Jeanne, veuve de Philippe VI et comtesse d’Auvergne, nous donne la liste des taillables juste après la peste de 1348 qui tua 60 % de la population.

Second document précieux : la copie, faite en 1660, du livre terrier d’Anthonie de Polignac, établi en 1499 par son régisseur, et retrouvé partiellement en 2004 dans un grenier.

En 1575, 1766, 1770, des documents font état de l’ancienne église paroissiale d’Issandolanges devenue simple chapelle de village (chapelle rurale Saint Roch).

Le site, abandonné depuis 1923, a été débroussaillé, entretenu et signalisé par de courageuses équipes de volontaires.

Issandolanges, château médiéval (photo P. Terras - Grahlf)
Issandolanges, château médiéval (photo P. Terras – Grahlf)

La motte castrale, puis le château de pierres et son fossé de 7 mètres de profondeur, se dressent dans un site défensif qui surplombe de 30 mètres la vallée de la Dolore.

Issandolanges, chapelle (photo P. Terras - Grahlf)
Issandolanges, chapelle (photo P. Terras – Grahlf)

L’église, complètement dégagée en 2011-2012, montre les bases du chœur et d’une maison attenante avec un four. Les pierres du seuil, une dalle, un départ de colonne, et quatre chapiteaux, sont tout ce qui reste de l’édifice, dont le chœur est bâti en pierres de taille de granit alors que le reste de l’édifice est en pierre locale (schiste).

Autour du village, entouré d’une palissade, s’étageaient sept terrasses cultivées. Une forge, entre le village et la source, est mentionnée dès 1499 ; et un moulin, entre village et rivière, en 1305, pour la farine, l’huile et le chanvre. En 1890 le meunier, Benoit Bravard du moulin de la Roche à quelques 500 m en amont, refit le pont et forgea, à partir de bandages de roues de char, la croix qui nous accueille au début de la visite.

Issandolanges, accès au site (photo P. Terras - Grahlf)
Issandolanges, accès au site (photo P. Terras – Grahlf)

Issandolanges entra peu à peu en déclin : en 1575 il n’y a pas de cimetière ; en 1653, plus de curé résident, et l’église devient chapelle Saint Roch, la paroisse est rattachée à Novacelles. Les visites épiscopales des XVIIe et XVIIIe siècles font état des nombreuses réparations nécessaires. Il faut dire que le revenu de la cure était plus que médiocre : en 1728, 41 livres de grains par an…

A Novacelles, une exposition de photos, prises dans les années 1960, donne à voir deux chapiteaux d’Issandolanges (un orant avec un animal, et un sonneur de trompe) proches de ceux de Saint Pierre d’Arlanc et Rozier Cote d’Aurec ; et aussi les ouvertures de l’église, écroulées depuis.

Eglise de Novacelles (photo P. Terras - Grahlf)
Eglise de Novacelles (photo P. Terras – Grahlf)

Une visite de l’église de Novacelles permet d’imaginer celle d’Issandolanges, qui avait même plan et mêmes dimensions ; mais celle de Novacelles fut agrandie au XVe siècle. Les fresques, découvertes en 1966, représentant le Christ en majesté, les douze Apôtres, Saint Jean-Baptiste et Saint Paul, sont encore bien visibles.

Nous terminons la journée avec les vestiges du château de Clavelier, mentionné en 1140. Il fut tenu par les Montboissier, puis de 1252 à 1575 par les Saint Nectaire. On a un terrier de 1450, et une liste de justiciables établie en 1773, montrant que la population de la seigneurie de Clavelier (162 justiciables) était deux fois plus importante que celle d’Issandolanges.

Le château fort, dont il ne reste qu’une tour sur quatre, était entouré de maisons nobles ou bourgeoises ceintes d’une palissade nommée vintin ; on y trouvait aussi une chapelle Saint Jean.

Le château fut démantelé par Richelieu en 1633. Aux environs se dressait, à la Volpilhère, un petit château avec une verrerie.

On peut s’amuser à chercher, dans les maisons du village, les nombreux remplois de pierres du château.

Bravo aux organisateurs de cette journée, qui ont même réussi à ne faire éclater l’orage que pendant le repas de midi, pris dans la salle des fêtes de Novacelles !

Comme-rendu : Monique Aubert et Jean Chautard

Pour voir le diaporama réservé aux adhérents, suivre le lien.