Château de La Rochette – Estandeuil (photo P. Marchand – Grahlf)

Estivales 2010 : Saint Dier d’Auvergne & Estandeuil

Maison forte prieurale et église fortifiée de Saint-Dier d’Auvergne

La légende veut qu’un saint Didier en lequel il faudrait voir l’évêque de Clermont mort au viie s., avait guéri le neveu sourd et muet du curé du lieu, alors que la biographie de saint Robert, fondateur de La Chaise-Dieu attribuerait le miracle à ce dernier. Saint-Dier est dans la seigneurie de Boissonnelle, aux mains des Montboissier, et dont le château est tout proche.

Eglise de Saint Dier (photo B. Teissèdre-Grahlf)
Eglise de Saint Dier (photo B. Teissèdre-Grahlf)

En 1141 Eustache de Montboissier donna au prieuré déjà installé les pêcheries situées sur la rivière du Miodex, en contre-bas immédiat du rocher où il est construit, avec le réservoir à poissons, les maisons et moulins complétant l’ensemble, avec jardins, prés et autres dépendances.

Maison forte prieurale -Saint Dier (photo B. Teissèdre-Grahfl)
Maison forte prieurale -Saint Dier (photo B. Teissèdre-Grahlf)

Quarante marcs d’argent lui furent versés tant en dédommagement qu’en avance de frais pour le pèlerinage de Terre sainte qu’il envisageait, donation confirmée en 1173. Entre ces deux dates, en 1151, les bornes entre les possessions prieurales et celle de Montboissier étaient plantées, Eustache donnant en outre tout ce qu’il possédait à Ceilloux. C’est grâce à de telles donations et à celles de divers seigneurs locaux comme les Saint-Dier, Rochemaurel, Frédeville, et aussi par des achats auprès de personnes de plus petite condition que s’accrût l’importance de cet établissement casadéen.

Dès juillet 1399 sont entrepris des travaux de fortification du prieuré, travaux qui se poursuivirent jusqu’à la fin des guerres de religion, et dont témoignent meurtrières et bouches à feu toujours en place.

Saint-Dier (collection privée)
Saint-Dier (collection privée)

De l’ensemble subsistent l’église et le logis du prieur où des peintures représentant les quatre évangélistes ont été restaurées dans les années dernières. Les restaurations opérées dans l’église datent de la fin du xixe s. Une carte postale représentant la façade de l’entrée montre leur ampleur. L’église intéressante par la polychromie des matériaux de construction, l’ampleur de la nef, la facture des chapiteaux, représente un exemple typique de l’art roman auvergnat.

Château de La Rochette à Estandeuil

Château de La Rochette – Estandeuil (photo P. Marchand – Grahlf)

Le vieux château-fort du xiiie siècle a laissé des traces.

Château de La Rochette - Estandeuil (photo B. Teissèdre-Grahlf)
Château de La Rochette – Estandeuil (photo B. Teissèdre-Grahlf)

L’influence italienne se retrouve dans la tour du xvie siècle.

Laissé à l’abandon, le château a été racheté en 1972 par ses actuels propriétaires qui ont rénové la tour que nous avons pu visiter. Nous les remercions pour leur accueil.

Château de Boissonnelle à Saint-Dier d’Auvergne

Château de Boissonnelle à St Dier (photo P. Marchand-Grahlf)
Château de Boissonnelle à St Dier (photo P. Marchand-Grahlf)

Le château de Boissonnelle est situé sur une butte rocheuse à proximité de Saint-Dier, au dessus de la rivière du Miodex dont il domine la rive gauche de façon assez abrupte. La construction s’est donc assise sur le rocher.

Faisant suite à une motte jouxtant le site, à l’origine (xiie s. ?), de forme quadrangulaire, il fut modifié au cours des siècles suivants par des adjonctions destinées, tant à le sécuriser (adossement d’une grosse tour semi-circulaire au xiiie ou xive s. présentant des ouvertures postérieures), qu’à l’agrandir plus tard par des logis dont des éléments de cheminées ont subsisté, logis éclairés par d’élégantes fenêtres et dont on devine le caractère spacieux.

Château de Boissonnelle - St Dier (photo G. Berton-Grahlf)
Château de Boissonnelle – St Dier (photo G. Berton-Grahlf)

Côté ouest une belle porte de type ogival donne accès à l’intérieur de l’ensemble. Constituée d’éléments anciens, elle fut reconstituée en 1781 (date gravée au sommet). Ceci apparaît assez évident par le calage des éléments successifs, depuis les pieds-droits jusqu’à l’arc brisé, par des matériaux modernes tels que briques. En outre, le claveau sommital a disparu. La porte devait donc être plus large. Un puits rond d’une grande profondeur existe toujours dans son état ancien au milieu du château.

Mme Déat, propriétaire du site, a bien voulu accompagner les visiteurs avec une grande gentillesse, ouvrant même son logis installé dans l’ancienne chapelle dont certains éléments sont relativement récents (3 grandes fenêtres en plein cintre). C’est son époux et elle-même qui assurent avec passion une remise en état des lieux : déblaiements, consolidation des éléments les plus fragiles. Travail gigantesque dont les résultats sauveront l’ensemble des bâtiments dont une partie servit avant leur arrivée de bergerie !

Compte-rendu Lucien Drouot

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