Chenerailles (panorama P. Terras - Grahlf)
Chenerailles (panorama P. Terras – Grahlf)

Estivales 2007 – Château de Mons, Le Cluzel, La Grange, Scis, Chenerailles

Pour la deuxième «Estivale» du GRAHLF, le Livradois fut encore à l’honneur le 30 juillet. Les propriétaires des lieux visités ont reçu la cinquantaine de participants avec une grande affabilité tout en leur faisant partager leur enthousiasme et leurs hésitations lorsqu’il faut prendreune décision de restauration et ne pas trahir l’esprit des lieux.

Château de Mons (photo G. Berton - Grahlf)
Château de Mons (photo G. Berton)

Château de Mons

Ancien fief, vassal de la puissante baronnie d’Arlanc, il fut certainement un point fortifié dont rien ne semble subsister. Seuls des documents d’archives permettent d’affirmer l’occupation ancienne du site : en 1334 Marguerite de Mons rend hommage à la Dame de Saint-Bonnet… En 1525 Catherine de Mons le porta par mariage à Annet d’Aubeyrat, leur fille épousa vers 1544 Gilbert de Beaune. Le fief resta dans la famille jusqu’au mariage de Yolande de Beaune en 1624 avec Claude de Renaud, seigneur de Grippel. A la Révolution, il devint la propriété de M. Bravard de la Boisserie (bourgeoisie annoblie sous l’Empire). Le château de Mons passa ensuite à la famille Turquet de la Boisserie jusqu’en 1929. Il fut en 1940 lieu de détention politique. Après la guerre, Air France puis le Comité d’entreprise Renault-Sandouville l’utilisèrent comme colonie de vacances jusqu’en 1985. Il devint restaurant jusqu’en 2002. Les actuels propriétaires M. et Mme Hugot s’efforcent de réparer les «outrages» commis et souhaitent faire de ce château un lieu culturel musical et théâtral.

Le Cluzel (photo G. Berton - Grahlf)
Le Cluzel (photo G. Berton – Grahlf)

Le Cluzel

Ce site domine l’ancien chemin menant de Marsac à Saint-Bonnet. Au XVIIe siècle les bâtiments furent transformés en résidence avec chapelle particulière par la famille Douhet de Marlat.

L’ancienneté de ce fief est avérée par un texte de 1365 où Hugues de Cluzel demande à son suzerain Godefroy de Boulogne, seigneur de Novacelles et Saint-Bonnet-le-Chastel, la permission de «réparer et esforcier son hostel et maison de Cluzel et mettre fort en manière qu’elle se puisse défendre des ennemis du Royaume de France […] et de faire guetter ledit lieu et trompiller toutes et quantes fois que ennemis passeront par entour ledit bien.»

Ce fief semble lié aux possessions de Coisse (Montis, près d’Arlanc) et Coissette (Pavagnat de Saint-Bonnet-le-Chastel). Il reste dans la famille de Cluzel jusqu’au décès d’Antoine Cluzel survenu avant le 13 janvier 1495 après quoi il passera entre les mains de Guillaume de Coisse, d’Ebrard de Saint-Sulpice qui le vendra en 1758 à Benoît du Pré qui le vendra à son tour à Étienne Douarre.

D’après M. Philippe Baudot, actuel propriétaire, l’ancien manoir fortifié se situait plus en arrière des bâtiments actuels, de style renaissance, entourés des bâtiments d’exploitation agricoles comme dans la plupart des domaines de l’époque.

La Grange (photo G. Berton - Grahlf)
La Grange (photo G. Berton – Grahlf)

La Grange

D’après une prise de possesion de 1729 nous avons un descriptif assez précis du domaine de La Grange à cette époque.

«Maison forte, carrée, toit à quatre pans, couverte à tuiles, comportant cuisine basse et aisance, chambre au dessus, cabinet, grenier et galetas. Halle à bois couverte à paille et colombier. Basse-cour entourée de murailles formant enclos, avec métairie en contrebas. Remarquable échauguette poivrière qui veille sur l’entrée du village. Moulin farinier, maison et étable couvert à paille. Deux petits horsts, l’un à viande (légumes), l’autre à chanvre.

Quinze hectares de paschiers (pacages plutôt médiocres) ; quatre hectares et demi de champs essentiellement en seigle. Vingt-six hectares de jachères. Cinq hectares six de bois.
Soixante hectares de terres plus les communaux dont douze hectares de prés en quatorze parcelles… soit quelques douze têtes de bétail. A l’époque on considérait qu’un paysan possédant quatre vaches était aisé…

Scis (photo G. Berton - Grahlf)
Scis (photo G. Berton – Grahlf)

Le domaine de Scis

Il semblerait qu’un seul grand fief primitif de six cents hectares ait donné naissance à deux propriétés mitoyennes l’une de 350 ha, Scis, l’autre de 250 ha, Chenerailles.
Le domaine de Scis dès l’origine a toujours été attaché à la famille des de Cheminades, branche cadette d’une famille noble tirant son nom de Cheminades, dans le diocède de Mende. Michel de Cheminades mourut célibataire à Scis en 1813. Le comte Palamède de Macheco acquit Scis vers 1825. Il passa ensuite au marquis de Ruolz par son mariage avec Marie de Macheco. Il fut acheté par Ernest Sibaud dont les descendants rasèrent le château primitif qui fut remplacé par la bâtisse actuelle. Par le mariage de Louise Sibaud il passa à la famille Bouvard toujours propriétaire.

Sous le côté sud subsistent des murs à contreforts, vestiges de l’ancien château.
M. Bouvard exploitant les bois dont il dispose nous exposa de façon très claire et avec compétence les différents aspects de l’exploitation forestière aujourd’hui (coopérative, investissement, rentabilité…).

henerailles (photo G. Berton - Grahlf)
Chenerailles (photo G. Berton – Grahlf)

Le domaine de Chenerailles

C’est le domaine jumeau de Scis. Le propriétaire M. Pellet précisa que la famille Sibaud acheta Chenerailles en 1806. C’était un domaine de 250 ha, planté progressivement à partir de 1906. Auparavant essentiellement agricole, il possédait deux fermiers. Le grand-père de M. Pellet restaura la maison de maître, en ruine, à partir de 1926. Les parents de M. Pellet y élèveront des chevaux.

En 1960, la maison de maître brûla, et il ne resta que les quatre murs. La maison actuelle a été reconstruite ultérieurement. Seuls les bâtiments de ferme sont anciens.

Henri Pourrat situa à Chenerailles le château des 7 portes sans y être jamais allé. Son grand talent transcenda les descriptions qui lui en furent faites.

Compte-rendu : Gérard Berton

Pour voir le diaporama réservé aux adhérents, suivre le lien