St Bonnet-le-Chastel (photo F. Burg – Grahlf)

Estivales 2016 – Saint Bonnet le Chastel

45 visiteurs étaient inscrits pour cette visite. Ce sont en fait 58 personnes qui ont assisté à la conférence donnée par Lucien Drouot dans une salle voûtée du château.

« L’acte le plus ancien où il soit parlé des Maurice de Saint Bonnet (comme possessionnés à Saint-Bonnet) date de 1232. Il s’agit du règlement du différend qui opposait le seigneur de Roche-Savine, à Eustache de Montboissier à propos des fiefs tenus par les Maurice de Saint-Bonnet.

St Bonnet-le-Chastel – Château (photo F. Chommy – Grahlf)

Mais les Saint-Bonnet sont connus bien avant cette date, non pas en Auvergne, mais en Velay, par des possessions proches de la ville du Puy et dans la ville même, des bénéfices ecclésiastiques canonicaux et abbatiaux, une charge de prévôt laïc presque héréditaire depuis le XIIe siècle. Dans cette ville, tout près de la cathédrale, les Saint-Bonnet possédèrent entr’autres choses une maison forte connue sous le nom de la Tour des Maurice.

Une famille qui compta parmi ses membres Pons Maurice évêque du Puy qui fut inhumé à La Chaise-Dieu.

Portant les prénoms de Maurice, Guillaume, Pierre, les Maurice de Saint-Bonnet se succédèrent de père en fils, d’oncle à neveu, aux terres de Saint-Bonnet, puis de Roche-Savine dès 1252, établissant leurs fils cadets, filles, neveux et nièces non mariés, dans des canonicats au Puy, des abbatiats à Séguret, à Bellaigue et à L’Éclache, et donnant trois moniales connues à Esteil.

Le dernier de la lignée fut Pierre-Maurice, personnage important, possédant un patrimoine estimé en 1302 à 500 £ de rente, qui n’ayant qu’une fille légitime de sa première épouse Gaillarde de La Tour (Marcibille mariée à Géraud de Buxières) qu’il exhéréda, fit donation de tous ses biens au comte Robert d’Auvergne en septembre 1311 sous réserve d’usufruit et d’autres libéralités à des familiers et à divers établissements religieux.

Il teste en 1334 : Des legs considérables à des ordres religieux, aux églises de ses terres et jusqu’à des hôpitaux comme ceux de Saint-Bonnet le Chastel (achat de quatre lits), du Puy, de Vienne, de Roncevaux, à la construction du pont de bois de Saint-Bonnet et même pour celle du pont Saint-Esprit sur le Rhône, à ses familiers et serviteurs. Il donne à sa seconde et dernière épouse Andizie de La Voulte tous ses vases d’or et d’argent, d’étain, de bois, ses écrins et joyaux, anneaux et pierres précieuses, tous ses ustensiles, tonneaux et coffres, où qu’ils se trouvent, ses chevaux, 500 setiers seigle, 200 setiers avoine, 60 setiers froment à prendre dans ses greniers après son décès, ainsi que toutes ses provisions de bouche. Il donne aussi 10 £t à Blanche, sa fille naturelle. Lègue vêture et chaussure aux pauvres de ses terres, etc.

Il mourut après avril 1336, sa seconde femme testant le 20 décembre 1343.

Saint-Bonnet, Novacelle et Roche-Savine devenaient alors intégralement terres comtales. Peu de documents ont subsisté.

Le seul qui s’attacha à Saint-Bonnet et à Roche-Savine fut le dernier Godefroy de Boulogne qui gratifia notamment l’église de Saint-Bonnet. Il mourut « le VIIIe jour du mois de juillet, l’an mil quatre cens quatre vingt dix sept, et a Sainte Agnes de Roche Savine il trespassa et y fut ensevely ».

C’est lui qui construisit la grande tour ronde et la salle où le Grahlf fut accueilli par Mme et Mr Barras, propriétaires des lieux.

De successions, en mariages ou achats, Saint Bonnet fut ensuite aux mains des La Tour d’Auvergne, des La Houssaye, des Boulieu-Montpentier et des Pons, qui chacun transformèrent les bâtiments primitifs ».

St Bonnet-le-Chastel (photo F. Burg – Grahlf)

Monsieur Simon Rodier, maire de Saint-Bonnet le Chastel, conduisit les participants dans une visite du bourg et de ses faubourgs de La Citadelle au quartier de l’Hôpital.

La partie la plus ancienne du château, dont la façade sud a été remaniée au XVe siècle, est la tour carrée, enchâssée dans les autres bâtiments.
La « grande allée » ou rue du Jeu (joutes ? Jeux de quilles ?) était bordée par le bosquet du labyrinthe aujourd’hui disparu. Des routes reliaient St-Bonnet à d’autres villes : Brioude, Issoire, Fournols et la Chaise-Dieu, Sur la route conduisant à St Germain l’Herm, existe sur la Dolore le pont du Roux.
St-Bonnet avait des faubourgs comme celui de la Citadelle, de St Antoine … des quartiers, comme celui de l’Hôpital, repris par les religieuses de St-Joseph, très actives lors de la Contre Réforme.
A la fin du XVIIe siècle, subsistaient encore les murailles de St Bonnet, mais en mauvais état.
La seigneurie de St-Bonnet est restée territorialement cohérente : une ville prospère avec de nombreux commerçants et des fonctions tertiaires. Après avoir beaucoup souffert des Guerres de Religion, la dernière période de prospérité se situe au XVIIe siècle : le seigneur, un Goyon de la Moussaye, un protestant, construit une nouvelle façade au château. Mais à la fin du siècle, les protestants de St-Bonnet doivent s’exiler à Genève.

St Bonnet-le-Chastel – Eglise (photo F. Burg – Grahlf)

S’effectue ensuite la visite de l’église du XVe siècle.

Compte-rendu  : Françoise Robert, Lucien Drouot

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