St Rambert. Porte de la Franchise (photo F. Chommy-Grahlf)
St Rambert. Porte de la Franchise (photo F. Chommy-Grahlf)

Estivales 2015 – Saint-Just-Saint-Rambert

Le 21 juillet 2015, les adhérents du Grahlf ont été amenés à visiter la seule entreprise française de fabrication de verre plat soufflé à la bouche. L’après midi a été consacré à la découverte du quartier historique de Saint-Just-Saint-Rambert.

La verrerie de Saint-Just-Saint-Rambert

Présentation

Cet établissement de fabrication de verre plat soufflé à la bouche est unique en France : deux autres existent en Europe utilisant cette technique artisanale ancestrale, l’un en Allemagne, l’autre en Pologne.
Sont produites des plaques d’1 m² en moyenne, caractérisées par leurs « défauts » (bulles de gaz, légers reliefs, épaisseur inégale), l’utilisation de 400 recettes environ de colorants obtenus à partir d’oxydes métalliques, et par leur coût élevé (150 à 300   € le m²). Elles sont utilisées dans des travaux de restauration comme à Versailles, à la Maison Blanche ou à la Maison Médicis, mais ont aussi des applications contemporaines (un casino de Las Vegas par ex).

St Just Verrerie Photo F. Robert-grahlf
St Just Verrerie (Photo F. Robert-Grahlf)

L’histoire de la Verrerie a commencé en 1826 par la création d’une bouteillerie, le site de Saint-Just ayant été choisi en raison de la proximité de la Loire (transport, sable) et du bassin stéphanois (charbon). En 1865, M. Pelletier, le nouveau directeur, décide de développer exclusivement le verre plat coloré. L’expansion est fulgurante, s’appuyant sur les grandes restaurations et les courants artistiques (Art Nouveau).
Actuellement, la Verrerie emploie 45 personnes dont 8 souffleurs-cueilleurs.

Ateliers de la Verrerie

La journée d’un verrier commence vers 5h30-6h pour s’achever vers 10h30-11h. Après la matinée, les fours sont nettoyés pour ajouter ensuite de la matière (70% de sable provenant de la région parisienne) : il faut compter environ 13 h de fonte et de « touillage » effectués par les fondeurs. Ils restent allumés en permanence (de 1150°-1200° minimum à 1500° maximum), sauf quand l’usine ferme, au mois d’août.

St Just Verrerie Atelier Photo F. Chommy-grahlf
St Just Verrerie Atelier (Photo F. Chommy-Grahlf)

Dans l’espace de fabrication du verre blanc, le travail se fait toujours en binôme : le cueilleur et le souffleur. Le 1er procède au « cueillage » du verre dans le four : il prélève au bout de la canne, en 3 ou 4 fois, une boule homogène de verre en fusion (la paraison) ; le 2ème procède au gonflement de la masse en grosse bombonne en soufflant dans la canne creuse tout en la tournant dans une sorte de moule, puis au réchauffement de la forme obtenue avant de la balancer dans une fosse : le manchon s’étire en un cylindre régulièrement réchauffé. Puis, le fond du manchon est percé, ce qui l’ouvre et une fissure est créée ; une fois déposé, il est fendu par un « diamant » (ou par un fer rouge) et désolidarisé de la canne.
Les manchons fendus sont ensuite conduits à l’étenderie où ils sont réchauffés (à 700°) pour être ramollis puis étendus et aplatis au moyen d’un polissoir.
Chaque plaque est transférée par un arche de recuisson pour être refroidie progressivement et définitivement. Elle sera enfin découpée selon la surface exploitable, puis toisée et étiquetée.

Salle des visiteurs

Une vidéo montre des œuvres d’artistes ayant fait appel aux verres de Saint-Just (Braque, Matisse, Léger…), ainsi que des travaux de prestige tels que les fenêtres en double vitrage de Versailles ou de décoration comme celle du restaurant La Tour d’Argent à Tokyo (verre bariolé). Plus courants sont les feux rouges des lignes de la Sncf.

St Just Verrerie Magasin photo F. Chommy
St Just Verrerie Magasin (photo F. Chommy-Grahlf°

Magasin

Un tour rapide permet de voir de multiples types de verre plat : plaqués avec une couche d’émail d’un côté, teintés dans la masse, bariolés, cordelés, bulleux, craquelés…

St Just. Atelier du vitrail de Denis Berger (photo F. Chommy-Grahlf)
St Just. Atelier du vitrail de Denis Berger (photo F. Chommy-Grahlf)

Atelier du vitrail

Denis Berger est installé dans cet atelier depuis 2008 : il y travaille le vitrail au plomb et pratique aussi le fusing (verre travaillé au four, coulé et mis en forme) ainsi que la vitrerie-miroiterie.

La réalisation d’un vitrail se fait en plusieurs étapes :

  • la réalisation d’une « maquette » mise en couleurs (aquarelle) ;
  • l’image est reportée sur un papier à dessin à l’échelle 1, puis on fait des calques et les fragments sont numérotés. On procède ensuite à la découpe des gabarits avec un ciseau à triple lame permettant de tenir compte du plomb.
  • la découpe des verres est effectuée d’après les gabarits. Jusqu’au milieu du XX ème siècle, elle se faisait au diamant ; actuellement, on utilise une molette au tungstène ou au carbure qu’il faut lubrifier. Les gabarits sont posés sur le verre et les contours tracés au feutre.
  • le montage des pièces de verre peut être précédé par la grisaille (couleurs peintes fixées au four) ; le gravage est également possible par sablage ou acide fluorhydrique.
  • le montage est effectué sur une table en bois tendre ; sont utilisés une pointe en acier, des calles en bois et du plomb coupé au moyen d’un couteau à lame courbe. Le montage part d’un angle ouvert si le vitrail est cadré, et on rabat les ailes des plombs avant la soudure des intersections (fer électrique avec panne en acier). L’espace entre plaques de verre et plombs est bouché au mastic appliqué au pinceau-brosse. On procède de même sur l’autre face du vitrail.
  • dernière étape : la soudure des vergettes (baguettes métalliques) maintenues avec des attaches.

Saint-Just-Saint-Rambert

St Just-St Rambert. Eglise St André (photo F. Chommy-grahlf)
St Just-St Rambert. Eglise St André (photo F. Chommy-grahlf)

A été effectuée la visite de la chapelle Saint-Jean (chapiteaux intéressants) puis de l’église Saint-André, église de l’ancien prieuré de Saint-Rambert.

Pour voir le diaporama, suivre le lien réservé aux adhérents.