Eglise de Beurrières (photo P. Terras - Grahlf)
Eglise de Beurrières (photo P. Terras – Grahlf)

Estivales 2014 – Quelques sites en Pays d’Arlanc

Notre journée commence par une rapide mais bien utile présentation des sites par M. Jean Chautard qui, par la suite, nous fera un commentaire de chacun d’entre eux : le Prieuré Saint-Pierre d’Arlanc, La Chapelle de Chassaignes-Basses, l’église de Beurrières, le château de Coisse.

Eglise St Pierre d'Arlanc (photo P. Terras - Grahlf)
Eglise St Pierre d’Arlanc (photo P. Terras – Grahlf)

Le Prieuré de Saint-Pierre-d’Arlanc

Ce prieuré d’Arlanc, dont ne subsistent aujourd’hui que de rares vestiges, fut construit entre celui de Chaumont et celui de la Chaise-Dieu par les Cisterciens. Sa fondation autour d’une église romane préexistante, est due au seigneur d’Arlanc ou à la famille Montboissier (cf. Mémoire Vivante du Pays d’Arlanc n° 3). On sait que le comte Hughes de Montboissier dit « le Décousu », pour être délivré des exactions commises, avait dû, à la fin du Xe siècle, faire une pèlerinage à Rome et aumôner plusieurs prieurés, mais rien ne prouve qu’il soit le fondateur du prieuré clusien d’Arlanc.

Eglise St Pierre d'Arlanc (photo P. Terras - Grahlf)
Eglise St Pierre d’Arlanc (photo P. Terras – Grahlf)

Au début du XIe siècle, il y a une enceinte autour du prieuré avec 4 portes correspondant aux points cardinaux.

Au XIIe siècle, un retour de dîme de Vézelay permet de réaliser des agrandissements, tandis que l’importance du prieuré est soulignée par la visite, en 1284, de l’archevêque de Bourges Simon de Beaulieu, avec sa suite, pendant 2 jours : visite marquée par la distribution d’indulgences et le refus de l’abbé de la Chaise-Dieu de le recevoir en raison de différents qui les opposent.

Après la période de troubles du XIVe siècle, le seigneur de Clavelier fait procès en 1419 pour obtenir la propriété du prieuré : après 7 années de procédure, le seigneur est débouté par la justice du roi qui abandonne l’affaire.

Au XVe siècle, la réfection du terrier permet de connaître le rapport du prieuré, qui n’est alors plus qu’un simple bénéfice, tandis que, en raison de l’essor démographique, des chapelles latérales sont construites dans l’église prieurale.

Les XVI et XVIIe sont des siècles de déclin du prieuré.

A la Révolution, Couthon fait tomber le clocher (la cloche a été préalablement mise à l’abri par les habitants). Il sera reconstruit en 1826, mais trop haut, trop lourd, il a nécessité la consolidation de la voûte.

La coûteuse réfection de Saint-Pierre d’Arlanc (12,5 M F en 1953) a été facilitée par l’intervention de Henri Pourrat qui, par ses articles de presse, en a encouragé le financement.

Chapelle de Chassaignes-Basses (photo F. Burg - Grahlf)
Chapelle de Chassaignes-Basses (photo F. Burg – Grahlf)

La Chapelle de Chassaignes-Basses

Cette chapelle privée a été édifiée en 1856 à l’initiative de Pierre Chaumont qui s’était enrichi dans la fourniture de traverses de chemin de fer : il avait fait le vœu de construire une chapelle à la naissance d’un enfant.

Aux angles supérieurs de la façade, on remarque des outils sculptés : s’agit-il de symboles maçonniques ? Cette chapelle, qui a connu diverses modifications depuis le XIXe siècle, a été donnée aux habitants du village, à charge pour eux de l’entretenir.

Eglise de Beurrières (photo F. Burg - Grahlf)
Eglise de Beurrières (photo F. Burg – Grahlf)

L’église de Beurrières

Cette église Notre-Dame, mentionnée la 1ère fois dans le cartulaire de Savigny (960), a été construite par les moines de Sauxillanges.

Son porche surélevé, qui rappelle celui de Dore l’Eglise, est marqué par la présence de 2 chapiteaux intéressants : l’un avec un personnage aux moustaches surdimensionnées, le 2e avec un autre personnage aux oreilles tout aussi surdéveloppées. Fait-on référence à la médisance ou bien à la parole divine ?

L’intérieur est remarquable par ses fresques. Après décapage, on a découvert sous celles du XIXe siècle, des fresques plus anciennes désormais visibles :

Eglise de Beurrières (photo F. Burg - Grahlf)
Eglise de Beurrières (photo F. Burg – Grahlf)

– au dessus du chœur : mandorle convexe du XIVe siècle figurant un Christ en majesté entouré du tétramorphe (symboles des 4 évangélistes). Son visage est effacé et on remarque la position « bizarre » des bras traduisant une relative maladresse du peintre : la main droite bénit, la main gauche porte une hostie ;

Eglise de Beurrières (photo P. Terras - Grahlf)
Eglise de Beurrières (photo P. Terras – Grahlf)

– sur la voûte, peinture en fausses pierres recopiées sur celles du chœur ;

– fresque du XVIIe siècle représentant le baptême du Christ.

Des chapelles latérales ont été édifiées à partir du XVe siècle.

Eglise de Beurrières (photo P. Terras - Grahlf)
Eglise de Beurrières (photo P. Terras – Grahlf)

On aperçoit un labyrinthe sculpté à la base d’un pilier : symbole druidique ou plutôt symbole à la fois crétois et chrétien de l’accès à la connaissance (Thésée assimilé au Christ rédempteur).

Le Château de Coisse

Château de Coisse (photo F. Burg - Grahlf)
Château de Coisse (photo F. Burg – Grahlf)

On accède à la cour par un portail du XVIIe siècle surmonté d’un blason martelé, tandis qu’à 100 m à gauche de celui-ci se trouve une tour d’angle, transformée en pigeonnier.

La 1ère forteresse de la famille Coisse était une motte castrale située à Pavagnat : c’était un petit fief dépendant du seigneur de Saint-Bonnet-le-Chastel, qui en 1332 abandonne plusieurs terres au comte d’Auvergne. La famille de Coisse s’installe alors dans la plaine où elle apparaît à partir de 1373 : elle est mentionnée lors de la prestation d’hommage.

A la fin du XVIe siècle, le seigneur de Coisse, qui ne réside plus, est responsable des chasses royales. Le domaine tombe bientôt en quenouille et passe à la famille de Fay, puis, en 1754, à la famille Merenc de Vivens.

Au XIXe siècle, ce sont des agriculteurs qui possèdent le château qui se détériore au fil des années jusqu’à son rachat en 2002 par un couple d’anglais qui en ont entrepris la restauration.

Compte-rendu Françoise Robert

Pour voir le diaporama réservé aux adhérents, suivre le lien