Motte castrale (photo P. Terras – Grahlf)

Estivales 2013 – Mottes castrales en Pays d’Arlanc : Roche Vissaguet, Roche Vieille, Montravel, Chomotte

Rendez-vous avait été donné comme habituellement au parking du « Jardin pour la Terre » à Loumas à Arlanc. Un bref « briefing » dans la salle polyvalente nous a permis de nous faire une idée de la seule « motte » artificielle existante en pays d’Arlanc, malheureusement inaccessible ou plutôt invisible, proche du petit village de Cours, car totalement invisible, proche du petit village de Cours, car totalement perdue et étouffée sous la végétation envahissante qui la recouvre.

Classée, elle mériterait un traitement plus favorable à son fort intérêt patrimonial.

Mottes astrales en Pays d’Arlanc (dessin J. Chautard – Grahlf)

Heureusement les archives du GRAHLF ont pallié cette carence et Paule et Daniel Terras nous ont projeté des images numérisées à partir de documents : visites précédentes, photos aériennes ou autres permettant de nous faire une idée plus précise d’une motte de plaine artificielle.

Quelques éclaircissements généraux ont alors été abordés sur l’historique et la fonction propre d’une « motte » féodale, souvent liée aux activités défensives et économiques des itinéraires marchands ou de passages obligés (col). Ainsi, une carte sommaire de situation des mottes à visiter ce jour a permis de visualiser les itinéraires proches, anciens ou médiévaux, qui passaient à proximité.

Pour raison de routes barrées à cause du « Rallye de la fourme » utilisant les mêmes voies, nous fûmes obligés d’inverser le sens de notre visite et nous la commençâmes par le site bien documenté de Montravel, sur la commune de Beurrières. C’est M. Alexandre Pérez, propriétaire des parcelles du « château » qui nous accueillit dès l’abord du petit hameau. Ce fût l’occasion d’imaginer, à la fin du XIXe, les fermes, les habitations et les auberges à travers les pans de murs épars perdus dans les nouvelles plantations alentour et quelques traces de réemplois au travers des murs en fougères, des portes et fenêtres Renaissance moulurées et de la petite chapelle, jadis castrale.

L’accès à la motte, bien nettoyée par les services municipaux de Beurrières, se fit aisément malgré la pente accentuée pour quelques-uns, histoire de leur démontrer, si besoin était, le fort caractère défensif du site. Ce fût l’occasion de rappeler, sur ces terres, les nombreux démêlés qui opposèrent au fil du temps les seigneurs de Baffie et leurs vassaux de Montravel aux moines du prieuré de Chaumont, toujours convoité. Puis nous passâmes tout naturellement au site castral, en retrait sur l’éperon rocheux, véritable nid d’aigle dominant et défendant la passe de l’ancien chemin.

La halte de midi fût fort appréciée dans les locaux de la municipalité de Médeyrolles, accueillis par M. Michel Bravard, maire et lui-même membre du GRAHLF.

Après la descente sur les Sauvades, au travers des bois ombragés de la Marue, nous découvrîmes les fonds de cabanes du « bois de la Feuille », guidés par « l’inventeur » du site, Marie-Paule Roux, de Dore l’Eglise. De là, elle nous conduisit au site tout proche de Rocheville. Découverte et explications quant à l’occupation probable du lieu, sa configuration et sa destination première avec son corollaire de « Belle Fille », de l’autre côté du vallon et du « chemin des marchands » montant jusqu’à Lavet, Craponne et le Velay.

La montée par Olliergues de Beurrières nous a permis d’éviter les routes fréquentées par les « amateurs » de rallye, jusqu’à Chomotte, village de St Just-de-Baffie.

Un chemin forestier agréable mais trompeur (une erreur d’aiguillage nous fit quelques hectomètres supplémentaires) nous permit d’atteindre un promontoire, enclave boisée des communaux de Tonvic (Chaumont-le-Bourg). C’est à partir de là que nous gagnâmes le site impressionnant du « Château du Rou » ou Rour (Robur en latin ou chêne rouvre). Le souvenir de ce point fort qui défendait le chemin antique escaladant les pentes du Forez vers Viverols, est resté dans la mémoire populaire puisque toujours employé. C’est une bute séparée du reste du plateau par un profond fossé franchissable par un « ponté de rochers encadrant une langue de terre servant d’accès. La plateforme au sommet de la motte a été arasée pour former un méplat de quelques dix-sept mètres sur huit. Par contre, sur les trois autres côtés, c’est un à-pic impressionnant sans grand besoin de structure d’appui pour une défense efficace. Une ancienne croix de bois s’élevait jadis en son centre, remplacée en 1978, lors d’une mission, par une autre plus pérenne en gros fer et ciment.

Retour à Arlanc, au jardin pour la Terre avec dispersion vers 17 h 30.

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