Deux sites distincts, séparés de quelques centaines de mètres, dans le haut de la commune de Vertolaye, faisaient l’objet de notre visite : la motte des Enchastres et la maison forte de La Grange.
La motte féodale des Enchastres, jouxtant les pacages et cultures du hameau de Béthonnasse – qui n’était au moyen-âge que le mas des Enchastres – , bien conservée dans son aspect et le profond de son fossé est mentionnée par les textes en 1249. Antérieure à cette époque, il conviendrait de la rattacher à un groupe de fortifications comme La Faye, Le Bruenc, qui dut être mis en place lors de la guerre féodale opposant Meymont à Couzan, hostilité qui ne s’acheva qu’en 1195. Girine, dame des Enchastres, veuve d’un Moissat, qui était peut-être du lignage des Vertolaye fut la dernière possédante avant les Pons qui concédèrent en 1440 des droits d’usage dans les forêts immédiatement proches.
Les Pons furent seigneurs de La Grange, seconde étape de la visite. Il en reste une maison rectangulaire flanquée d’une tour ronde logeant un escalier.
Son linteau de porte présente un bel écu armorié où se retrouve, à côté d’autres pièces, le fascé connu des premiers membres de la famille.
Ceux-ci sont évoqués au travers de divers documents, dont une enquête menée en 1484 dans le cadre de droits de chasse contestés où l’on apprend que dans la vallée du Vertolaye et les bois avoisinants on forçait non seulement le sanglier mais aussi le cerf.
Tous les bâtiments, à la seule exception de la tour, furent rebâtis à la suite d’un incendie au XVIIIe siècle. On y voit de multiples remplois de pierres des constructions antérieures. De cet ensemble qui jusqu’au milieu du XIXe siècle comportait un minuscule jardin à la Française, reste visible à l’écart dans le creux d’une combe « un réservoir à truites », pièce d’eau assez importante bâtie en pierres.
Mais ce qui suscita une admiration particulière fut un hêtre d’un très grand âge et d’une taille jamais vue.
Compte-rendu de Lucien Drouot
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