Moulin de la Grand'Rive (photo G. Berton-Grahlf)
Moulin de la Grand’Rive (photo G. Berton-Grahlf)

Estivales 2006 – Les moulins privés de Grand’Rive, Fournier et la Ribbe-Haute

Pourquoi avoir choisi ces trois sites pour une même visite ? Une des raisons est qu’ils ont, au cours de leurs «vies» respectives, connu des activités diverses qui se recoupent au moins pour deux d’entre eux, La Grand’Rive et La Ribbe-Haute. Tous ont fonctionné au XXe siècle, jusqu’aux années 1970. Tous ont connu un passage de la force hydraulique «pure» à l’énergie électrique. Enfin, nous aurons des témoignages directs des derniers utilisateurs ou ayant bien connu ceux-ci.

LA GRAND’RIVE

Moulin de la Grand'Rive (photo G. Berton-Grahlf)
Moulin de la Grand’Rive (photo G. Berton-Grahlf)

Situé sur la rivière de Grandrif, un peu en amont de Chadernolles, le moulin de la Grand’Rive fut pendant plus d’un siècle (1676-1800), avec six roues et quatre cuves, la plus importante entreprise papetière du Livradois, et aux dires de l’Intendant, la «plus belle fabrique d’Auvergne». Une centaine de personnes y vivaient largement en autarcie grâce aux revenus d’un vaste domaine agricole. il fut propriété des Dupuy qui se succédèrent, de père en fils, de 1676 à 1864. L’ensemble architectural offre un rare exemple de parfaite conservation d’une belle demeure de maître, construite fin du XVIIe et début du XVIIIe et de bâtiments industriels à usages multiples, reconvertis certes, mais peu remaniés, qui permet encore au visiteur actuel de se faire une idée de ce que pouvait être une «fabrique» à vocation industrielle implantée en milieu rural. La Grand’Rive transformée en 1903 en minoterie est depuis cette date la propriété de la famille Garait. L’activité cessera en 1963.

LE MOULIN FOURNIER

Moulin Fournier (photo G. Berton-Grahlf)
Moulin Fournier (photo G. Berton-Grahlf)

En 1913, Maria Missonnier de Lagat épouse Jean-Marie Mathevon de Valeyre ; le couple s’installe dans ce moulin acquis peu d’années auparavant. Mlle Mathevon, devenue Mme Fournier en 1949, a travaillé sur ce site d’abord avec son père puis avec son mari. La principale fabrication a été celle de papier laineux, mis au point au moulin de Valeyre par son grand’père. Ce papier était utilisé notamment par les « soyeux» de Lyon, de Saint-Étienne, du papier était exporté en Suisse et aux États-Unis (avant 1939). Fabriqué en continu, il était livré soit sous forme de feuilles, soit sous forme de disques. Les grandes papeteries utilisaient ce papier pour le calandrage. Les photograveurs tels Clichés-Union utilisaient un papier feutre épais, produit ici, pour emballer leurs clichés avant expédition. Déjà interrompues pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle fut fabriqué du papier d’emballage pour couteaux de Thiers, la crise aidant, ces fabrications seront remplacées, les dernières années, par du papier servant à garnir les fonds de caisses de fruits. L’activité cessera définitivement fin 1976. Ce que va nous montrer aujourd’hui Mme Fournier, est un outil de travail complet et en parfait état.

USINE DE TRESSE LAVANDIER QUIQUANDON

En 1920, Mlle Quiquandon des Chaux épouse M. Lavandier de Valeyre, petit-fils de fabricant de formes, fabricant de tresses au Petit Vimal avec son frère. Ledit frère va s’installer à Courpière avec une partie du matériel. C’est sur le site du moulin de La Ribbe-Haute, ancien moulin à papier et farinier dont on retrouve des traces : piles à maillets, restes de crépine (dans la «salle des engrenages»), meules, que s’installent donc les nouveaux époux en 1920. L’exploitation durera jusqu’en 1970. Mme Lavandier habitera La Ribbe-Haute jusqu’à son décès au début 2004. Le couple n’aura jamais, à leur grand regret, d’enfant. C’est de cette période de cinquante ans que M. Mosnier, arrière-arrière petit-neveu, va nous parler, lui qui passait ses étés à l’usine. Comme la Grand’Rive, mais à une échelle moindre, la Ribbe-Haute pouvait vivre en autarcie comme le montrent les installations «agricoles». La commune d’Ambert a acquis ces bâtiments pour en assurer la sauvegarde.

Compte-rendu de M. Gérard BERTON

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