Arlanc. Vue d'ensemble (photo G. Berton-Grahlf)
Arlanc. Vue d’ensemble (photo G. Berton-Grahlf)

Estivales 2006 – Arlanc

La connaissance et la visite de la ville d’Arlanc était au programme de la seconde sortie annuelle de notre association. Elle a eu lieu le 31 juillet, trente-cinq visiteurs, adhérents ou invités se sont retrouvés sur la route de Chassaignes-Hautes pour faire connaissance avec l’objet de leur visite.

Arlanc. Tour du château (photo G. Berton-Grahlf)
Jean CHAUTARD sur les vestiges d’une tour du château (photo G. Berton-Grahlf)

C’est Jean CHAUTARD, natif d’Arlanc, érudit militant et guide pour l’occasion, qui commenta la véritable carte en relief qui, du château à l’église du bourg, du sud au nord, se déployait sous nos yeux. Arlanc est une très ancienne ville. On y battait monnaie dès l’an 750 A.D. Née d’un pôle civil au pied de son château au sud et d’un pôle religieux autour de son église au nord, la «ville» et le «bourg» finissent par ne faire plus qu’un, la première allant à la rencontre de l’autre dès 1564, en débordant vers le nord les limites de son château protecteur. De ces origines restent un bourg devenu faubourg et une ville qui qualifie à peu près tout le reste . C’est à mi-chemin que se constitua petit à petit un centre de vie commun, concrétisé par une église moderne construite par des deniers privés en 1896, devenue paroissiale en 1907 et par une nouvelle mairie à proximité.

Arlanc depuis toujours est une ville industrieuse sinon industrielle. Ses industries se sont d’abord implantées sur les bords de la Dolore, affluent de la Dore, laquelle est trop éloignée de la ville pour la servir. Du seigneur du lieu dépendait entièrement le droit d’usage de la Dolore, alors que la Dore était de libre utilisation. Jean CHAUTARD nous fit découvrir successivement du sud au nord les sites de Capartel, avec ses moulins fariniers et sa carderie, de Loumas qui abritait tanneries, huileries et brasseries installées par l’occupation prussienne de l’époque napoléonienne. Plus loin, en suivant le cours de la Dolore, et plus tard, avec l’arrivée de la machine à vapeur, Le Marin devait accueillir des scitoles (scieries), des fabriques de chaux et quelques tuileries. Le chemin de fer arriva à Arlanc en 1893. La source d’énergie principale n’était plus l’eau de la Dolore. Les industries s’installèrent à l’est d’Arlanc, le long de la ligne de chemin de fer et près de la gare toute neuve. On compta jusqu’à huit scieries dont une fabrique de poteaux. C’est encore aujourd’hui à l’est d’Arlanc que se situe et se développe sa zone industrielle. On entra dans le vif du sujet avec la visite de l’église Saint-Pierre du bourg d’Arlanc. Aussi connue et renommée que soit cette église romane, sa visite permit de découvrir, de multiples détails appartenant à l’architecture et la statuaire. Le bourg lui-même, construit en cercles concentriques autour de l’église et de son prieuré, donne l’impression d’avoir été établi à l’intérieur d’une enceinte fortifiée disparue mais jamais avérée. Plus au nord encore, près de la Dolore, des hortillonnages, aux formes typiques privatives, jardins clos par de haut murs en torchis, permettent encore aujourd’hui une production de légumes protégée, précoce et variée. Le bourg d’Arlanc recèle aussi quelques vestiges des établissements de bain qui firent sa fierté au début du XIXe siècle . La croix de Jacquet,tout au sud de la ville, n’a d’intérêt qu’historique. Erigée au XIXe siècle, cette croix DES Jacquets célèbre le lieu d’où les pèlerins partaient en direction de la Chaise-Dieu et du Puy pour entreprendre leur pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle par l’itinéraire traditionnel.

L’après-midi fut consacrée aux visites du château et de la ville. Mademoiselle BLANCHETON, propriétaire du château, nous accueillit aimablement. Du château lui-même, il ne subsiste qu’un plan grandeur nature dessiné en relief au niveau du sol par des restes de murs presque arasés à l’intérieur de l’espace où s’élevaient les bâtiments. A l’extérieur, ils soulignent les contours du château par un abrupt de plusieurs mètres. Les restes de cinq tours marquent les angles de cet ensemble. Mieux conservée, l’une d’elles a été aménagée en chapelle. Un puits profond de plus de vingt mètres rappelle l’abondance des eaux qui surgissent de façon surprenante en tous lieux du promontoire rocheux sur lequel s’étire l’agglomération.

Le site constitue de nos jours une vaste terrasse-belvédère qui domine l’ensemble de l’agglomération et justifie le choix de l’emplacement du château par les seigneurs du lieu. Isolés comme le sont ces vestiges, par, au sud, le parc transformé en prairie, à l’est et à l’ouest par des jard ins et des vergers en gradins, le château est pratiquement inconnu des touristes et peu connu des Arlancois eux-mêmes. Au nord, quelques maisons sont encore groupées dans ce qui, jadis, fut probablement un vintin. La rue des Nobles s’étire ensuite vers le nord en couronnement du promontoire rocheux , avec ses habitations des XVe et XVIe siècles dont la plus remarquable abrite les services de la Communauté de communes du pays d’Arlanc. On peut y admirer un escalier à vis dont chaque marche est constituée par une seule et massive pièce de bois. Plus loin on aborde la place Saint-Joseph, du nom d’un ancien hôpital, puis la Grand’Rue et la place de la Halle dont l’édifice a aujourd’hui disparu.

Arlanc. Ville. Statuette St Sylvestre (photo G. Berton-Grahlf)
Statue du « pape » en schiste micacé (photo G. Berton-Grahlf)

Tout au long de cette déambulation, le visiteur peut voir des statues de la Vierge dans des niches aménagées à la hauteur des premiers étages. Certaines ont disparues, d’autres ont été vandalisées sans doute par les mêmes mains. On note une intéressante statue du pape Sylvestre insérée (réemploi?) discrètement dans un mur de l’ancien presbytère . Pour terminer, M. et Mme LACOMBE, donnent aimablement accès à leur terrasse. Celle-ci a vue sur les jardins en gradins cloisonnés qui, derrière chaque maison, s’échelonnent presque jusqu’à la Dolore . Chacune de ces maisons s’appuie, souvent sur trois étages, contre l’abrupt qui domine la Dolore. Elles constitue une impressionnante façade ouest à la ville que personne ne soupçonne à l’intérieur de celleci. C’est en quelque sorte un extrait grossi de la vue générale par laquelle avait commencé la visite.

Compte-rendu de M. Gérard BERTON

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